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Septembre 2017
2 poèmes très chantants dans le nouveau TRACTION-BRABANT,le poézine de Patrice Maltaverne
LA COMPLAINTE DU FUMEUR
Diaphragme
Diffracté
Souffle
Meurt
Le poumon gauche
Le poumon droit
Des fumeurs
Des capteurs
De gitanes
Ou gauloises
Avec ou sans
Filtre
Trouée
Eclate
L’éponge
Du poumon
Le mou
Le cœur
Donné aux chats
A dévorer petites dents
Meurt à chaque heure
Le poumon du fumeur
Mes amis
Disparus
Que ne l’auriez-vous crû
Les volutes bleutées
Biseautées
Qui râpaient vos cerveaux
Qui captaient vos regards
Qui forçaient vos états
Hagards
Les volutes enfonçaient
En creux
Quelques épines
Et tels des Christ en croix
A présent
Vieux poètes
D’avant ce millénaire
Vous fumiez encore
Comme des pompes
Et vous consumiez
Dans
Le pied dans la tombe
La mort
A dieux !
A d’autres
Adonis
La mort ?
Quelle mascarade
Déjà mon crâne me regarde
Avec ses orbites d’apocalypse
Et me fait ricaner
Le poète ricane
Et passe son chemin fleuri
De couteaux et de larmes
Sans voir
Sans savoir
Ignorant le venin
Sauf celui des mots
Sauf celui des mains
Dans l’espace
Traçant les soupirs
Des gisants
A la mémoire d’Achille Chavée
Les Junies, 13 octobre 2013
La chanson de la fleur de lotus
Il y avait une fleur de lotus
Motus lacustre au fond de mes entrailles
Elle a suinté un jour de grande crue
Et crue je crus mourir d’extinction pure
Des organes jamais ne filtrent la parole
Bue fut la coupe et vide mon sang
Ramassé dans un seau un étang impétrant
Serpillère romane injectée de mucus
Fleur de lotus fleur de lotus
Ne te savais pas couleur de la gentiane
Aimable cervelle de mon ventre poli
Au bout la mer la mer
Et des dés jetés vers l’insuffisance
Pascale de Trazegnies
(Les Junies, 25 octobre 2015)