Inédits - Musique

Cos

Cos a été une grande partie de ma vie.

Entre 1973 et 1983, j’ai consacré tout mon intérêt à la musique et plus particulièrement au chant. Avec ce groupe j’ai tourné dans le monde entier et j’ai enregistré plusieurs disques.

Puis tout d’un coup, mon univers s’est dilaté. La littérature a « surgi » en moi. Alors que je n’écrivais aucun texte pour cette musique, je recommençais à écrire dans des carnets et à préférer mes textes à ceux que je devais interpréter.

Avec «Polyphonix», la boucle fut bouclée. Je décidai d’arrêter la musique, ou du moins de faire des mots le centre de l’émotion que la musique pouvait éventuellement générer.

D’autres formes d’art vivant m’ont à nouveau intéressée, comme le théâtre, ou la performance du chanteur seul en scène qui doit emmener son public.

En remontant aujourd’hui sur scène pour lire mes livres, avec ou sans musicien, j’ai l’impresison cette fois d’atteindre le but : «recomposer» la femme qui est en moi, réconcilier la voix et la pensée.

La chanson

Malgré toute ma bonne volonté, je me suis aperçue que je n’étais pas vraiment un grand auteur de chanson. Et surtout que je n’étais pas très prolifique. Ou peut-être que je n’aime pas tellement ce qu’on appelle «la chanson» dans son approche traditionnelle.

Pourtant, je me suis prise au jeu. J’en ai concocté quelques unes, dans un genre plus singulier. Au départ fraîches, elles sont devenues brûlantes.

Certaines ont été créées en public, au Festival de Spa où, à ma grande surprise, je me suis retrouvée finaliste. Je me suis tout de suite rendu compte que l’impact d’une chanson était beaucoup plus direct.

J’ai aussi aimé qu’on m’en écrive. Auprès d’auteurs et de compositeurs talentueux, j’ai initié plusieurs projets qui, avec le temps, me paraissent tout à fait charmants, voire grandioses !

L'improvisation, la performance

J’ai toujours apprécié la scène, ainsi que les prises de son en direct (tous ensemble dans le bocal!), telle que nous la pratiquions à l’époque du groupe.

L’imprévu peut colorer l’art d’une certaine innocence et je suis plutôt une adepte des premières prises.

© Roland Topalian

A San Francisco, j’ai été engagée dans un endroit de performance pour une heure de concert absolument improvisé. J’aime ce partage avec les musiciens, l’idée de chercher à sortir le meilleur de soi-même.

Avec des artistes divers j’ai passé des après-midi à créer du chant sur la base de quelques lignes mélodiques, quelques accords.

Ce que j’ai fait avec Didier Malherbe sur « Le Mort », procède de la même chose. C’est en direct et en une seule prise.