Inédits

POUR YSABELLE LACAMP

    La passion sous le masque. De la beauté. De la pureté des traits. De la contenance des attitudes. Parfois cet éclat dans l’œil. Pourrait être incendiaire. Et ce sourire un peu moins sinueux qui troue la pureté de la surface de l’étang. Voilà Ysabelle Lacamp telle qu’elle m’apparut avant pendant après son ode (oui serait-ce prétentieux d’appeler ça une ode comme dans la musique sacrée – ou profane – de Purcell ?). Sans emphase, il y a pourtant là une attitude d’empathie avec Desnos, une démarche de réincarnation parfaitement personnelle (je ne voyais pas du tout Desnos de cette façon) un peu comme lorsqu’on va plus loin dans la connaissance.

     Ce petit livre orange comme un feu de soleil, on a envie de le relire à peine terminé, revenir en arrière, un cercle perpétuel, c’est la magie de la poésie, une immersion, une transmutation. Ce plaisir n’est possible qu’à partir des magnifiques recherches entreprises. On découvre des choses qu’on ne savait pas. On a dit tant de choses sur la mort de Desnos. Moi-même j’ai fait erreur dans mon livre-orchidée, je parle de la libération du camp de Theresienstadt par les Américains, alors qu’il s’agit de l’Armée rouge. Je m’en veux un peu. Et pourtant, de manière factuelle, c’est faux, mais psychologiquement, sensiblement, il y a un peu de vrai je pense. Les Américains étaient tout près. Ils ont libéré les camps tout autour. C’est leur arrivée proche qui a fait fuir les Nazis. La Croix-Rouge est arrivée. Les résistants tchèques (vous le relevez très bien). Les Russes n’ont fait que « boucler la boucle » si je puis dire. Mettre le tampon sur le papier !

 Desnos est plus vivant que jamais. Encore grandi dans ce livre par votre tour de passe-passe très sincère.

  Je remercie le hasard de m’avoir fait tomber sur vous au détour d’une allée de la Halle des Blancs Manteaux.

  Desnos… Même son poème sur l’orchidée échappe… Desnos échappe. Échappera toujours. Peu importe la mort matérielle.

  De Mandelstam au goulag, à la fin de sa vie, Varlam Chalanov disait : « Il ne vivait pas pour la poésie. Il vivait par la poésie. »

Pascale de Trazegnies, Paris, Novembre 2018

CHERE PASCALE – YSABELLE LACAMP

  Chère Pascale, quelle magnifique surprise que votre sublime texte… Dont je ne mérite pas le dixième!!!! je le découvre ce matin  seulement, étant avec mon compagnon dans notre minuscule bergerie en haut des Cévennes sans connexion, rire, où me suis réfugiée depuis un petit mois.

Absolument bouleversée par ce cadeau!


Merci merci merci…Je reviens sur Paris en fin de semaine où je trouverai enfin votre livre…


Je vous embrasse, touchée moi aussi par cette belle rencontre aux blancs manteaux!


Et bonne année en passant, pleine de succès pour votre livre…..


Ysabelle

Echange avec la regrettée Ysabelle Lacamp après la parution de son livre sur Robert Desnos « Ombre parmi les ombres  » aux éditions Bruno Doucey.